Le SPM ou Syndrome Prémenstruel, on en parle peu. Il toucherait pourtant 20 à 50% des femmes en âge de procréer. Il peut être ressenti avec plus ou moins d’intensité selon les femmes et selon l’âge.
Dans cet article, je vous donne lés clés pour savoir si oui ou non vous souffrez du SPM, je vous parle des causes et des solutions possibles, notamment en micronutrition.
C’est quoi le syndrome prémenstruel?
La définition du SPM
Il s’agit d’un ensemble de symptômes physiques et psychiques qui surviennent en 2e partie du cycle, en général quelques jours à une semaine avant les règles et parfois dès le 14e jour du cycle.
5% des femmes présentent une forme sévère du SPM appelée trouble dysphorique prémenstruel, entraînant de nombreux arrêts de travail.
Comme d’autres sujets ayant trait à la santé féminine, c’est un domaine qui souffre de désintérêt, aussi bien au niveau sociétal que scientifique. Cette situation en dit d’ailleurs long sur les inégalités de genre dans la recherche, le développement de médicaments ou de soins…
Pourquoi le SPM se manifeste le plus souvent en 2e partie de cycle?
Du 1er jour des règles jusqu’au 14e environ, le cycle dépend notamment de la sécrétion d‘œstrogènes, faite par les follicules contenus dans l’ovaire. Cette hormone va permettre de rendre l’endomètre (la paroi de l’utérus) plus accueillante pour un éventuel ovule fécondé.
A partir de l’ovulation, la sécrétion d’œstrogènes baisse et celle de la progestérone augmente. Son rôle est d’assurer l’implantation d’un éventuel ovule fécondé. Environ 1 semaine après l’ovulation, le pic de sécrétion progestéronique est atteint.
D’autres hormones sont également en jeu dans ce cycle et il arrive que ce soit la cacophonie, pour de multiples raisons. Un déséquilibre dans la sécrétion oestrogène/progestérone peut entraîner les symptômes du SPM.
Quelles sont les causes du syndrome prémenstruel ?
Les causes précises ne sont pas totalement établies à ce jour. C’est probablement une combinaison de plusieurs phénomènes complexes et mal compris reposant sur des interactions hormonales, certains neurotransmetteurs, les prostaglandines…
Plusieurs causes expliquant le syndrome prémenstruel sont évoquées :
Une cacophonie hormonale
Un excès de sécrétions oestrogéniques vs progestéroniques entraîne une situation d’hyperoestrogénie relative, qui cause la plupart des symptômes précédemment évoqués. Ce manque de progestérone entraîne également un excès de prolactine, à l’origine des tensions mammaires.
L’excès d’aldostérone vs la progestérone induit un œdème dans différentes parties du corps: d’où la sensation d’être bouffie, gonflée. On fait en fait de la rétention d’eau.
Certaines femmes commencent d’ailleurs à ressentir un SPM en période de périménopause, alors que tout allait bien auparavant.
Des causes nutritionnelles et micronutritionnelles
- Une carence en sérotonine: on observe une corrélation entre sévérité des signes du SPM et des taux bas en sérotonine. Certains médicaments anti dépresseurs soulagent d’ailleurs les symptômes du SPM, car ils agissent sur cette fameuse sérotonine, l’hormone du bien-être.
- Des carences en micronutriments tels que la vitamine B6 ou le magnésium.
- Des déséquilibres en acides gras, causant une production de métabolites à tendance pro-inflammatoire viendront aggraver les symptômes du SPM.
Une prédisposition génétique
Les violences sexuelles
Les femmes ayant subi des violences sexuelles sont plus sujettes aux douleurs gynécologiques
Le mode de vie
Tabac, stress, surpoids, sédentarité et le manque de sommeil favorisent la survenue d’un SPM.
Quels sont les symptômes du syndrome prémenstruel ?
Ils sont de 2 ordres:
- Des signes psychologiques: anxiété, irritabilité, instabilité émotionnelle pouvant aller jusqu’à la dépression, insomnie, fatigue, pouvant aller jusqu’aux pensées suicidaires dans le cas de certains troubles dysphoriques.
- Des signes physiques: rétention d’eau due aux oestrogènes, gonflement douloureux des seins, maux de tête, prise de poids transitoire, sensation de congestion pelvienne, mal aux lombaires, troubles digestifs, envies de sucre et variation de l’appétit, troubles cutanés (acné), transit perturbé…
Cette liste n’est pas exhaustive, certaines femmes pourront ressentir des symptômes moins répandus. Pour le diagnostic, il n’y a pas de test particulier, il repose sur ces symptômes.
Quand apparaissent les signes prémenstruels ?
Ils apparaissent en 2e phase du cycle, la phase lutéale, qui survient après l’ovulation. Les signes régressent généralement rapidement avec l’arrivée des règles. Chez certaines femmes, dès le 15e jour des règles le SPM peut se faire ressentir, cela peut alors être particulièrement handicapant.
Il faut savoir que les femmes qui ne prennent pas de contraception hormonale seront plus sujettes à ressentir le SPM. La prise d’une pilule peut en effet masquer les symptômes.
Par ailleurs, ce n’est pas parce que je ne souffre pas de SPM à 20, ou 30 ans que je ne pourrai pas en souffrir à 45 ans. En effet, il n’est pas rare que la période de péri ménopause s’accompagne de certains changements autour du cycle avec une 2e partie de cycle plus inconfortable. Ceci est fréquemment lié au manque de sécrétion de progestérone.
Le SPM fait-il prendre du poids?
Ce n’est pas automatique bien évidemment. Quand il y a un manque de sérotonine, cela impacte notre humeur. Les femmes peuvent alors ressentir des envies de grignoter plus fortes que le reste du cycle, notamment en 2e partie de journée.
De plus, les ballonnements et la rétention d’eau qui accompagnent la 2e partie de cycle nous font nous sentir plus gonflée, bien que ce ne soit pas une prise de poids véritable.
La diététique et la micronutrition associée à la phytothérapie peut être d’une aide précieuse pour vous aider à dégonfler à ce moment-là.
En consultation bilan avec les patientes, je vais toujours prendre le temps de faire un recueil précis des manifestations qui pourraient être reliées à un syndrome prémenstruel. Très souvent, les patientes qui ont un souci avec leur poids vont confondre prise de poids et symptômes associés au SPM. Cela contribue à les décourager dans la mise en place de comportements intéressants pour leur santé, car elles ont l’impression que rien ne marche. Les femmes sont des êtres hormonaux +++ et il est essentiel d’avoir conscience que l’on peut très bien perdre/prendre 1 ou 2 kilos dans le mois sans que cela ne veuille rien dire au sujet de nos habitudes alimentaires. C’est simplement relié à nos fluctuations hormonales naturelles.
Comment distinguer le syndrome prémenstruel et l’endométriose ?
Lorsque les douleurs sont particulièrement envahissantes, on peut aussi penser à l’endométriose, une maladie qui touche 1 femme sur 10, avec un temps de diagnostic de 7 ans actuellement! Il s’agit d’une maladie chronique sous dépendance hormonale. La différence est que l’intensité douloureuse en cas d’endométriose est généralement plus forte, mais il est parfois difficile de distinguer SPM et endométriose.
Le SPM peut également être confondu avec le syndrome de l’intestin irritable (SII), car il se caractérise par des douleurs abdominales chroniques. Mais dans le cas du SII, celles -ci ne sont pas cycliques. L’effet du cycle peut cependant aggraver les symptômes douloureux ressentis.
Du coup, il est important de pouvoir recevoir le diagnostic auprès d’un médecin tout d’abord. La prise en charge peut ensuite être faite par une diététicienne formée en micronutrition. Ce n’est pas du tout la même prise en charge en fonction du diagnostic et les conséquences sur la santé féminine ne sont pas non plus les mêmes.
Comment soulager le syndrome prémenstruel ?
Les symptômes ressentis sont souvent perçus comme des problèmes mineurs et négligeables, des maux nécessaires en quelque sorte et il n’existe pas de traitement permettant de guérir de ce trouble. En revanche, de nombreuses approches permettent de soulager les patientes.
Les solutions médicamenteuses
Au niveau des médicaments, les options les plus couramment utilisées sont les antiinflammatoires de type AINS (Ibuprofène, Antadys…) et les ISRS, qui peuvent soulager l’aspect psychique du SPM (type fluoxétine, citalopram, sertraline, paroxétine…).
La contraception hormonale peut également être envisagée quand le SPM est difficile à supporter. En effet, certaines pilules contiennent des œstrogènes et de la progestérone à différents dosages et peuvent plus ou moins convenir aux patientes. On ne prend pas la même pilule à 20 ans et après 35 ans notamment.
Si le SPM survient alors que vous êtes sous pilule, rapprochez-vous de votre gynécologue, sage-femme ou généraliste formé à la gynécologie, d’autres pilules ou moyens de contraception pourraient peut être mieux vous convenir.
Les solutions solutions alternatives et naturelles aux médicaments (et qui ont fait leurs preuves !)
- L’alimentation. Hippocrate nous disait déjà 5000 ans avant JC ; »Que l’aliment soit ton 1er médicament ». Une modification de l’alimentation est évidemment très efficace en cas de SPM. Vous retrouverez le détail des aliments à favoriser et éviter dans mon article dédié aux solutions naturelles au SPM.
- La micronutrition, que nous allons aborder en détail au prochain paragraphe est très utile, notamment en cas de symptômes marqués.
- Le yoga ainsi que d’autres disciplines énergétiques, relaxantes (qi gong…)
- Le repos et sommeil,
- Le sport, quand les douleurs ne sont pas handicapantes, est un excellent moyen de réguler la production de neurotransmetteurs. L’exercice régulier améliore la circulation sanguine et accroît le niveau d’endorphines, ce qui améliore humeur, bien être et ressenti douloureux.
Soulager le SPM en consultation diététique
Je vais vous partager l’exemple de Mme M. 28 ans, en surpoids, avec de légers épisodes d’hyperphagie. Elle souhaite perdre du poids. Quand je la rencontre son poids est en montée, elle est fatiguée. Elle pensait qu’elle n’arriverait jamais à rien, qu’elle n’avait aucune volonté.
En prenant le temps d’observer avec elle ses habitudes alimentaires, en relation avec son cycle et son niveau de fatigue, nous avons pu dégager des axes de travail très intéressants. Nous réalisons qu’elle souffre d’un SPM, qu’elle n’avait jamais particulièrement identifié, qui l’a fait gonfler 1 semaine avant ses règles. Elle a également beaucoup plus d’appétit et de fatigue dans cette période là.
Nous travaillons ensemble pour fixer des repères aidants, pour qu’elle puisse se nourrir à sa faim et avec la bonne dose de plaisir, selon ses différents périodes du mois. La phytothérapie l’aide à réguler les symptômes gênants du SPM en parallèle. Enfin en faisant des bilans micronutritionnels, nous établissons que Mme M. souffre d’1 légère anémie ferriprive, ce qui n’aidait pas côté fatigue.
Résultat des courses, une patiente plus en forme, qui se sent mieux, qui avance dans la prise en charge de sa santé globale et qui se connaît mieux. Il n’y a quasiment plus d’épisodes hyperphagiques car elle est beaucoup plus flexible dans son comportement alimentaire. Elle est mieux connectée à ses sensations alimentaires, à ses différents besoins selon les périodes du mois. Le poids ne monte plus, et quelques mois plus tard, elle a perdu 3 kilos. Elle est stable depuis 2 ans.
Pourquoi la micronutrition peut être utile en cas de SPM ?
La micronutrition se base sur une approche systémique de l’individu. Ce n’est pas une approche qui lutte simplement contre des symptômes. Elle va bien plus loin en cherchant à comprendre quels liens il peut y avoir entre les symptômes et les différents systèmes du corps. Elle se pratique avec des bilans biologiques.
Voici 2 cas dans lesquels la micronutrition va avoir un impact très positif sur les symptômes du SPM:
Le stress majore les symptômes du SPM
En cas de stress prolongé, les symptômes du SPM sont plus marqués. En effet, lors de périodes de stress, des catécholamines sont émises par le corps en excès. Elles bloquent la production des substances anti inflammatoires dérivées des acides gras que nous consommons (prostaglandines de la série 1) et peuvent causer de la rétention d’eau et des douleurs, ainsi que de l’inflammation. Par ailleurs, en cas de stress prolongé, la sécrétion de progestérone est affectée.
Grâce à la micronutrition, il est possible de compenser les effets pervers du stress qui aggravent l’inconfort prémenstruel. On diminue le stress, les femmes se sentent mieux.
Un foie fonctionnel diminue les symptômes liés au SPM
Favoriser le fonctionnement du foie, qui régule le taux d’œstrogènes, va être capital. Il peut être intéressant de pratiquer des cures de détox saisonnières. Une bonne astuce pour activer le foie et faciliter la digestion est d’appliquer une bouillotte chaude sur le ventre. Cela qui soulage également les douleurs spasmodiques.
En complément, la micronutrition ciblée est très efficace pour aide le foie dans ses éliminations. Pour connaître en détails quels composés de micronutrition sont adaptés en cas de symptômes prémenstruels pénibles, je détaille tout dans mon article sur les solutions naturelles au SPM.
Consulter une micronutritionniste en cas de SPM
Pour accompagner les femmes dans les différents stades de leur vie, je me suis spécialisée dans les troubles féminins. Micronutritionniste à Bordeaux / Le Bouscat, je me suis formée à l’accompagnement nutritionnel du SPM. Je serai ravie de vous recevoir en consultation, au cabinet ou en visio.
En complément
- En savoir plus sur le SPM:
- https://www.inserm.fr/c-est-quoi/payetoncycle-cest-quoi-le-syndrome-premenstruel/
- https://fr.calameo.com/read/0051544506c14f81c4014 articles très intéressant à partir de la page 24
- https://reproductive-health-journal.biomedcentral.com/articles/10.1186/1742-4755-8-2 pour le rôle des acides gras
- Les compléments alimentaires de la marque OMUM, spécifiques du SPM, avec des ingrédients de grande qualité
- L’appli Omena qui aide les femmes au moment de la ménopause
Faisons le point ensemble
par Hélène Kraus
Hélène Kraus, nutritionniste passionnée.